Déceptions amoureuses depuis le début une centaine de prénoms qui me laisseront tomber et moi encore moins certain de vouloir tenir debout, moi qui supplie et qui offre tout pour la moitié de leur considération en retour c'est pathétique comment ils ne savent meme pas ce qu'ils vivent et comment ils se permettent, c'est terrible comme je suis naïf et prêt à me livrer à des jeux à perte, c'est terrible comment tout ça passe sans qu'on en reparle jamais et pourtant c'est arrivé et qu'est ce qu'il restera des 100 rejets essuyés à marrée basse. À la pêche aux moules, je ne veux plus y aller, les gens de la ville m'ont dépouillé de ma magie et je ne crois plus en rien, je suis à bout de souffle et d'amour propre, tous ces visages à couper le souffle et les parfums des peaux qui me restent en mémoire sonnent comme un arrêt de mort, je ne devrais pas connaitre cette sensation à mon âge, je ne devrais pas savoir ce que c'est d'avoir le meilleur du temps derrière soi, j'ai l'échine hachurée et le coeur blette de cette certitude amère. Je ne devrais pas vivre cette perte seul, accompagner chacuns de mes deuils de ces petits carnets de misère ; car qui m'appelle quand un batard se barre. qui rentre dans ma vie et se glisse dans ma cuisine quand un amant quitte mes draps et ma messagerie pour ne rien laisser qu'un vêtement plus moche que celui que j'ai prêté ? Cette blessure là personne ne l'écoute, elle est capable d'anéantir des mondes, je veux pouvoir crier ma douleur je ne sais pas à qui, je suis un monstre d'égoisme maintenu à demi-jour et à bouts de bras par des blafards balaffrés. Je suis à terre, vous dis-je, et je ne reprendrai pas la lutte, je suis à terre comme si c'était possible de faire encore plus médiocre que ce que je tentais de performer maladroitement jusque là. Je suis au sol et je vous en prie, enjambez mes tracas sans complexe puisque moi-même je ne m'en suis pas donné la peine.
Je porte sur moi le souvenir de mes agressions. quel genre de corps je présente, qui justifie la prépondérance aux violences sur lui ? qu'est ce qui explique les éventrures, les scalpels, les gifles, les mains baladantes ? qu'est ce qui vous permet de voir en moi l'agressabilité ? ce soir je rentre a pieds de travers dans les rues pavées de trois quartiers, et je m'entends refuser la mendicité. j'ai peur, je tiens mes clés en poches. alors que des hommes rient à gorge déployée sur la chaussée, son vélo entre les cuisses grinçant enfourché l'impunité se crie. l'impudeur des intouchables. je me cantonné a des zones, mon innocence abandonnée quelque part, était ce sur la grand place, était ce sur un passage pour piétons de Londres, était ce dans une salle da classe ou une chambre d'orphelin aux néons roses, était ce sur le nid d'une vieille famille ou dans un bar Safe, était ce dans les bras d'un amant ? quel potentiel d'amour éprouve je pour les salauds ? qu'est ce que je m'interdis par crainte de susciter le désir ou l'envie ? quand est ce que j'ai voulu, pour la première fois, a tout prix cesser d'être beau ? est ce que me réconcilier avec la victime m'a valu une transition ? comment aimer le genre qui fait mal ?
Désir translaté d'un idole à un autre mes kouroi en surimpression de mon avant-branle lumière carré oubli oubli tout le temps j'ai remarqué et j'ai souligné écrit quelque part pensé fort à ne plus refaire les mêmes erreurs, doux avec moi j'ai dit c'est ok mais toujours, toujours déçu à nouveau de m'être ouvert, vulnérable, désirant, quémander l'attention à une porte qui va se fermer un esprit qui se braque une monade en fuite déjà dégoûté par l'aperçu instable d'un œil de bœuf bavant son écume à la table du sacrifice, de la sublimation, du plus grand jeu de jambe, du marché, du commerce établi avant même le plus vieux métier du monde, séduction mais au rabais, dans l'impatience, fébrile de peur de perdre l'occasion, le choix, le chic, le genre. d'ici peu je pourrais tomber perdre mes dents mes cheveux mon sourire mon brillant ma sève mes parures et mes atouts de piques d'ici peu je pourrais disparaître et d'ici là remarquez voyez comme je me tiens fort de résilience et de nouvelle chair je n'ai honte de rien j'ai voyagé beaucoup depuis ma chambre froide et l'escale a tous les porcs ont fait des marins plus fiers que mon pirate pastiche de cœur. le sexe est mon offrande à toutes les âmes qui m'ont tranché la face et fendu en l'armes à genoux j'implore de pouvoir regarder dans leurs traces de leurs sourires je ne vois que les rides et je veux y habiter, si je n'ai pas de pudeur contre l'âge c'est parce que la sérénité des vieux me fait envie, envie de donner.
J'ai dû rencontrer un tas de gens qui ne comprennent pas. Je prends la fuite, je ne veux plus apprendre, plus rien comprendre, rester ignorant, dans l'indolore, flotter fluide feinter étreinte protéine pastel. Christique compassion athlètes lubrifiées autel aux grands cierges concret lisse drapé parfumé. Narcisse outré sous les bacchantes. Souffrir moins immobile sur un roc enlisé après un nauffrage, que d'avoir repris les rames. L'enfant ou l'autruche, j'aurais dit le premier c'est évident c'est irresponsable, comme incontinent ça fuite toute la volonté un grain bousillée. La décontenance de ne pas pouvoir se tenir debout de face c'est ça l'enfant qui ne dit pas bonjour à tata, c'est ça l'enfant qui dit « tu es méchant » au lieu de dire « j'ai eu mal ». Incarner et arroser, s'exposer sur les terrains des désirs. S'exploser la face, se regarder défaire ses mensonges de petit garçon chéri. Qui ne peut pas résister à mes intonations ? Qui doit les travestir pour les supporter ? Les générations de pleurs endigués par les canaux de la foi de loups mutilés, mutants, mutismés. Faible ou fragile ? Honteux des deux, de toute façon, mâle reçu. LES HOMMES ME FONT PEUR LES HOMMES ME DETESTENT LES HOMMES ME CONSPUENT JE HAIS LES HOMMES ils sont putrides ils sont archiducs de la mauvaise foi et batisseurs d'empires de dés en sucre taillés dans la faune des autres à coup de cravaches, ce sont des despotes déguisés je n'ai pas confiance je trouble je tremble, j'égare des regards pour circonscrire leurs corps et les destituer de leur réification à mon égard car si c'est moi le premier qui croque j'ai gagné la bataille et j'ai en symbole un troisième sexe triomphant, d'avoir déchiffré des signes qui passent bien au dessus de leurs crânes – non en vérité je ne toise que quand je veux imposer l'idée que je ne panique pas alors qu'on va se croiser sur des trottoirs sombres. Cette meute que j'ai désertée ne me donne pas le droit à la parole ou alors c'est juste la terreur qui règne sur mon imposture. Sur ma mauvaise posture, en fait, il y a de quoi en faire une phrase, je suis éthéré. Vaporeux et constellé de genre, criblé d'incertitude ou d'hybridation sémantique, chancelant d'échecs, de manque, tremblant d'excitation et beuglant à l'aide des yeux, c'est un indicible tendu dans l'atmosphère, un effet produit, et pas le produit d'un effet, et donc il s'agit d'une apparence, une partie d'un tout, peu fière, qui évoque de l'insécurité et suggère un rejet. Le rejet de la classe des hommes – ne pas appartenir à l'hégémonie dominante, et en tirer du plaisir. Le faire valoir, le faire savoir. Un motif politique de la colère. L'appel à un tropique sanctifié, la cour de récré des anges. L'exode érigé fantasme au lieu de deuil parce qu'on ne recule pas vers l'inconnu. C'est comme à la ferme, on y est ou bien on n'y est pas, mais quand on est ailleurs, c'est dans un non lieu, un espace défini par la négative. L'objet de la quête spirituelle du safe space est mirageuse. L'ensemble solidaire est une reconstitution malhonnête de solitudes qui s'espèrent unifiées. Si un garçon passait du giron de sa mère au travail domestique de sa femme, l'homo sort des griffes de ses géniteur.ice.s pour ? Une saveur réconfortante : la science des amants, ou comment faire l'amour avec sa tête, avec ses bras et avec ses adelphes. Savoir passer outre cet intéressement dans le soin des autres, c'est entretenir des amitiés, je crois, mais je n'en ai pas d'expertise puisque moi j'agace juste, je contredis et je pivote, je tourne mes talons et ma veste, je reste au seuil pour mieux refroidir la maison, parce que la solidarité c'est sans doute exiger que le foyer frissonne avec moi. Écoïste, je suis sourd au grondement des révoltes, je suis redevable et admiratif mais aussi inerte et sceptique, on disait que ce n'était pas pour moi. Je n'ai pas fini de me regarder, je n'ai pas fini de cracher les humeurs, je n'ai pas fini de polluer nos communs. Par exemple, tiens, les bobos se trompent de cible quand ils enjoignent au tri collectif. Polluer, salir, se répandre, s'infecter, c'est humain. Bo-bo est une contraction concernée par la crasse parce qu'elle se soucie d'abord de sa classe. Le malade est impotent, comme une branche qui pompe la sève pour ne pas faire de fruits. On coupe les roses fanées pour ne pas fatiguer les rosiers alors même que l'arbre s'atèle à la graine. Un dépot fané qui surgira peut-être plus tard, mais dont on ne voit pas le travail. Déguiser, mentir, parer, cacher, détourner, incarner l'autre, incarner soi. Désir n°2. Représenter autrement. Qu'est-ce qu'un autoportrait xénogenre ? Je le dis mais je ne le ferai pas. Vous me connaissez. Je flâne.